Monday, March 29, 2010

Antoine de Saint-Exupéry

Terre des hommes: «Les camarades» par Antoine de Saint-Exupéry

«Nous nous étions enfin rencontrés. On chemine longtemps côte à côte, enfermé des mots qui ne transportent rien.  Mais voici l'heure du danger.  Alors on s'épaule l'un à l'autre.  On décourvre que l'on appartient à la même communauté.  On s'élargit par la découverte d'autres consciences.  On se regarde avec un grand sourire.  On est semblable à ce prisonnier délivré que s'émerveille de la mer.»

Friday, March 26, 2010

Colette

La Chatte: «La chute de Saha» par Colette

«Le plus sauvage feulement, un cri, un bond d'épilepsie, répondirent à son geste, et Camille fit « ha! » comme une brûlée.  Debout sur le lavis déployé, la chatte couvrait la jeune femme d'une accusation enflammée, levait le poil de son dos, découvrait ses dents et le rouge sec de sa geule. . .»

Wednesday, March 24, 2010

Jean Paul Sartre II

«Huis-clos» par Jean-Paul Sartre

«Inès -- Morte!  Morte! Morte! Ni le couteau, ni le poison, ni la corde. C'est déjà fait, comprends-tu?  Et nous sommes ensemble pour toujours.

Elle rit.»

Tuesday, March 23, 2010

Jean Paul Sartre

«Huis-clos» par Jean-Paul Sartre

GARCIN : Vous n'avez pas peur, vous ?
INES : Pourquoi faire ?  La peur, c'était bon avant, quand nous gardions de l'espoir.
GARCIN doucement : Il n'y a plus d'espoir, mais nous sommes toujours avant.  Nous n'avons pas commencé de souffrir, mademoiselle.
INES : Je sais. (Un temps.)  Alors?  Qu'est-ce qui va venir?
GARCIN : Je ne sais pas.  J'attends.

Thursday, March 18, 2010

Marcel Proust II

Du côté de chez Swann: «Une réception au Faubourg Saint-Germain»

« 'Ce pauvre Swann, dit ce soir-là Mme des Laumes à son mari, il est toujours gentil, mais il a l'air bien malheureux.  Vous le verrez, car il a promis de venir dîner un de ces jours.  Je trouve ridicule au fond qu'un homme de son intelligence souffre pour une personne de ce genre et qui n'est même pas intéressante, car on la dit idiote', ajouta-t-elle avec la sagesse des gens non amoureux, qui trouvent qu'un homme d'esprit devrait être malheureux que pour une personne qui en valût la peine; c'est à peu près comme s'étonner qu'on daigne souffrir du choléra par le fait d'un être aussi petit que le bacille virgule. »

Friday, March 12, 2010

Marcel Proust

Du Côté de chez Swann: «Une réception au Faubourg Saint-Germain» par Marcel Proust

«Elle observait la mimique de sa voisine mélomane, mais ne l'imitait pas.  Ce n'est pas que, pour une fois qu'elle venait passer cinq minutes chez Mme de Saint-Euverte la princesse des Laumes n'eût souhtaité, pour que la politesse qu'elle lui faisait comptât double, de se montrer le plus aimable possible.  Mais par nautre, elle avait horreur de ce qu'elle appelait 'les exaggérations' et tenait à montrer qu'elle 'n'avait pas' à se livrer à des manifestations qui n'allaient pas avec le 'genre' de coterie où elle vivait, mais qui pourtant d'autre part ne laissaient pas de l'impressionner, à la faveur de cet esprit d'imitation voisin de la timidité que développe, chez les gens les plus sûrs d'eux-mêmes, l'ambiance d'un milieu nouveau, fût-il inférieur.»

Thursday, March 11, 2010

Jacques Prévert

Voici quelques liens au youtube sur quelques œuvres aimées.  Vous pouvez laissez un commentaire, mais ce n'est pas obligatoire cette-fois-ci.  De toute façon, j'aimerais savoir lequel est votre préféré.

«Le déjeuner du matin» une dramatisation
http://www.youtube.com/watch?v=mwTIrDRLjzE


«Le déjeuner du matin» chanté par Marlene Dietrich
http://www.youtube.com/watch?v=j8DLhDeLlNg



«Les feuilles mortes» chanté par Yves Montand (deux classiques!)http://www.youtube.com/watch?v=JWfsp8kwJto

«Chanson pour les enfants l'hiver» une dramatisation
«Chanson des escargots qui vont à l'enterrement» une dramatisation



Monday, March 8, 2010

Paul Eluard: «Liberté»

«Liberté» par Eluard

«. . .

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer


Liberté.»

Monday, March 1, 2010

André Gide

«Le Retour de l'enfant prodigue» par André Gide

«Lorsqu'après une longue absence, fatigué de sa fantaisie et comme désépris de lui-même, l'enfant prodigue, du fond de ce dénûment qu'il cherchait, songe au visage de son père, à cette chambre point étroite où sa mère au-dessus de son lit se penchait, à ce jardin abreuvé d'eau courante, mais clos et d'où toujours ils désirait s'évader, à l'économe frère aîné qu'il n'a jamais aimé, mais qui détient encore dans l'attente cette part de ses biens que, prodigue, il n'a pas pu dilapider -- l'enfant s'avoue qu'il n'a pas trouvé le bonheur, ni même su prolonger bien longtemps cette ivresse qu'à défaut de bonheur il cherchait.»