Ritournelle de la faim par J.M.G. Le Clézio
«Quelque chose tremble. Quelque chose d'inachevé, un peu magique. Qu'il n'y ait personne, sans doute. Comme si c'était ici le vrai temple, abandonné au milieu de la jungle, et Ethel croirait entendre la rumeur dans les arbres, des cris aigus et rauques, le pas soyeux des fauves dans le sous-bois, elle frissonne et se serre contre son grand-oncle.»
Wednesday, April 21, 2010
Friday, April 9, 2010
Albert Camus
L'Exil et le Royaume: «L'Hôte»
«Un peu plus tard, planté devant la fenêtre de la salle de classe, l'instituteur regardait sans la voir la jeune lumière bondir des hauteurs du ciel sur toute la surface du plateau. Derrière lui, sur le tableau noir, entre les méandres des fleuves français s'étalait tracée à la craie par une main malhabile, l'inscription qu'il venait de lire : 'Tu as livré notre frère. Tu paieras.' Daru regardait le ciel, le plateau et, au-delà, les terres invisibles qui s'étendaient jusqu'à la mer. Dans ce vaste pays qu'il avait tant aimé, il était seul.»
http://pagesperso-orange.fr/wxy/wambst/Philosophie/Autres/Le%20Mythe%20de%20Sisyphe/le%20mythe%20de%20sisyphe.html
«Un peu plus tard, planté devant la fenêtre de la salle de classe, l'instituteur regardait sans la voir la jeune lumière bondir des hauteurs du ciel sur toute la surface du plateau. Derrière lui, sur le tableau noir, entre les méandres des fleuves français s'étalait tracée à la craie par une main malhabile, l'inscription qu'il venait de lire : 'Tu as livré notre frère. Tu paieras.' Daru regardait le ciel, le plateau et, au-delà, les terres invisibles qui s'étendaient jusqu'à la mer. Dans ce vaste pays qu'il avait tant aimé, il était seul.»
http://pagesperso-orange.fr/wxy/wambst/Philosophie/Autres/Le%20Mythe%20de%20Sisyphe/le%20mythe%20de%20sisyphe.html
Wednesday, April 7, 2010
Simone de Beauvoir
Les Mandarins : «Un dernier amour» par Simone de Beauvoir
-- Je ne vous aime pas moins parce que je tiens aussi à d'autres choses. Il ne faut pas m'en vouloir. Il ne faut pas que vous m'en aimiez moins.
Lewis toucha mes cheveux : « Je suppose que si l'amour était tout pour vous je vous aimerais pas tant : ça ne serait plus vous. »
Mes yeux se remplirent de larmes. S'il m'acceptait tout entière, avec mon passé, ma vie, avec tout ce qui me séparait de lui, notre bonheur était sauvé. [. . .]
-- Je ne vous aime pas moins parce que je tiens aussi à d'autres choses. Il ne faut pas m'en vouloir. Il ne faut pas que vous m'en aimiez moins.
Lewis toucha mes cheveux : « Je suppose que si l'amour était tout pour vous je vous aimerais pas tant : ça ne serait plus vous. »
Mes yeux se remplirent de larmes. S'il m'acceptait tout entière, avec mon passé, ma vie, avec tout ce qui me séparait de lui, notre bonheur était sauvé. [. . .]
Monday, April 5, 2010
Eugène Ionesco
«La leçon» par Eugène Ionesco
L'ELEVE : J'ai mal aux dents. Vous vous embrouillez.
LE PROFESSEUR : C'est vous qui m'embrouillez. Soyez attentive et prenez note. Je vous dirai la phrase en espagnol, puis en néo-espagnol et, enfin, en latin. Vous répéterez après moi. Attention, car les ressemblances sont grandes. Ce sont des ressemblences identiques. Ecoutez, suivez bien . . .
L'ELEVE : J'ai mal . . .
LE PROFESSEUR : aux dents.
L'ELEVE : Continuons . . . Ah! . . .
LE PROFESSEUR : . . . en espagnol : les roses de ma grand-mère sont aussi jaunes que mon grand-père qui était Asiatique; en latin : les roses de ma grand-mère sont aussi jaunes que mon grand-père qui était Asiatique. Saisissez-vous les différences ? Traduisez cela en . . . roumain.
L'ELEVE : J'ai mal aux dents. Vous vous embrouillez.
LE PROFESSEUR : C'est vous qui m'embrouillez. Soyez attentive et prenez note. Je vous dirai la phrase en espagnol, puis en néo-espagnol et, enfin, en latin. Vous répéterez après moi. Attention, car les ressemblances sont grandes. Ce sont des ressemblences identiques. Ecoutez, suivez bien . . .
L'ELEVE : J'ai mal . . .
LE PROFESSEUR : aux dents.
L'ELEVE : Continuons . . . Ah! . . .
LE PROFESSEUR : . . . en espagnol : les roses de ma grand-mère sont aussi jaunes que mon grand-père qui était Asiatique; en latin : les roses de ma grand-mère sont aussi jaunes que mon grand-père qui était Asiatique. Saisissez-vous les différences ? Traduisez cela en . . . roumain.
Monday, March 29, 2010
Antoine de Saint-Exupéry
Terre des hommes: «Les camarades» par Antoine de Saint-Exupéry
«Nous nous étions enfin rencontrés. On chemine longtemps côte à côte, enfermé des mots qui ne transportent rien. Mais voici l'heure du danger. Alors on s'épaule l'un à l'autre. On décourvre que l'on appartient à la même communauté. On s'élargit par la découverte d'autres consciences. On se regarde avec un grand sourire. On est semblable à ce prisonnier délivré que s'émerveille de la mer.»
«Nous nous étions enfin rencontrés. On chemine longtemps côte à côte, enfermé des mots qui ne transportent rien. Mais voici l'heure du danger. Alors on s'épaule l'un à l'autre. On décourvre que l'on appartient à la même communauté. On s'élargit par la découverte d'autres consciences. On se regarde avec un grand sourire. On est semblable à ce prisonnier délivré que s'émerveille de la mer.»
Friday, March 26, 2010
Colette
La Chatte: «La chute de Saha» par Colette
«Le plus sauvage feulement, un cri, un bond d'épilepsie, répondirent à son geste, et Camille fit « ha! » comme une brûlée. Debout sur le lavis déployé, la chatte couvrait la jeune femme d'une accusation enflammée, levait le poil de son dos, découvrait ses dents et le rouge sec de sa geule. . .»
«Le plus sauvage feulement, un cri, un bond d'épilepsie, répondirent à son geste, et Camille fit « ha! » comme une brûlée. Debout sur le lavis déployé, la chatte couvrait la jeune femme d'une accusation enflammée, levait le poil de son dos, découvrait ses dents et le rouge sec de sa geule. . .»
Wednesday, March 24, 2010
Jean Paul Sartre II
«Huis-clos» par Jean-Paul Sartre
«Inès -- Morte! Morte! Morte! Ni le couteau, ni le poison, ni la corde. C'est déjà fait, comprends-tu? Et nous sommes ensemble pour toujours.
Elle rit.»
«Inès -- Morte! Morte! Morte! Ni le couteau, ni le poison, ni la corde. C'est déjà fait, comprends-tu? Et nous sommes ensemble pour toujours.
Elle rit.»
Tuesday, March 23, 2010
Jean Paul Sartre
«Huis-clos» par Jean-Paul Sartre
GARCIN : Vous n'avez pas peur, vous ?
INES : Pourquoi faire ? La peur, c'était bon avant, quand nous gardions de l'espoir.
GARCIN doucement : Il n'y a plus d'espoir, mais nous sommes toujours avant. Nous n'avons pas commencé de souffrir, mademoiselle.
INES : Je sais. (Un temps.) Alors? Qu'est-ce qui va venir?
GARCIN : Je ne sais pas. J'attends.
GARCIN : Vous n'avez pas peur, vous ?
INES : Pourquoi faire ? La peur, c'était bon avant, quand nous gardions de l'espoir.
GARCIN doucement : Il n'y a plus d'espoir, mais nous sommes toujours avant. Nous n'avons pas commencé de souffrir, mademoiselle.
INES : Je sais. (Un temps.) Alors? Qu'est-ce qui va venir?
GARCIN : Je ne sais pas. J'attends.
Thursday, March 18, 2010
Marcel Proust II
Du côté de chez Swann: «Une réception au Faubourg Saint-Germain»
« 'Ce pauvre Swann, dit ce soir-là Mme des Laumes à son mari, il est toujours gentil, mais il a l'air bien malheureux. Vous le verrez, car il a promis de venir dîner un de ces jours. Je trouve ridicule au fond qu'un homme de son intelligence souffre pour une personne de ce genre et qui n'est même pas intéressante, car on la dit idiote', ajouta-t-elle avec la sagesse des gens non amoureux, qui trouvent qu'un homme d'esprit devrait être malheureux que pour une personne qui en valût la peine; c'est à peu près comme s'étonner qu'on daigne souffrir du choléra par le fait d'un être aussi petit que le bacille virgule. »
« 'Ce pauvre Swann, dit ce soir-là Mme des Laumes à son mari, il est toujours gentil, mais il a l'air bien malheureux. Vous le verrez, car il a promis de venir dîner un de ces jours. Je trouve ridicule au fond qu'un homme de son intelligence souffre pour une personne de ce genre et qui n'est même pas intéressante, car on la dit idiote', ajouta-t-elle avec la sagesse des gens non amoureux, qui trouvent qu'un homme d'esprit devrait être malheureux que pour une personne qui en valût la peine; c'est à peu près comme s'étonner qu'on daigne souffrir du choléra par le fait d'un être aussi petit que le bacille virgule. »
Friday, March 12, 2010
Marcel Proust
Du Côté de chez Swann: «Une réception au Faubourg Saint-Germain» par Marcel Proust
«Elle observait la mimique de sa voisine mélomane, mais ne l'imitait pas. Ce n'est pas que, pour une fois qu'elle venait passer cinq minutes chez Mme de Saint-Euverte la princesse des Laumes n'eût souhtaité, pour que la politesse qu'elle lui faisait comptât double, de se montrer le plus aimable possible. Mais par nautre, elle avait horreur de ce qu'elle appelait 'les exaggérations' et tenait à montrer qu'elle 'n'avait pas' à se livrer à des manifestations qui n'allaient pas avec le 'genre' de coterie où elle vivait, mais qui pourtant d'autre part ne laissaient pas de l'impressionner, à la faveur de cet esprit d'imitation voisin de la timidité que développe, chez les gens les plus sûrs d'eux-mêmes, l'ambiance d'un milieu nouveau, fût-il inférieur.»
Thursday, March 11, 2010
Jacques Prévert
Voici quelques liens au youtube sur quelques œuvres aimées. Vous pouvez laissez un commentaire, mais ce n'est pas obligatoire cette-fois-ci. De toute façon, j'aimerais savoir lequel est votre préféré.
«Le déjeuner du matin» une dramatisation
http://www.youtube.com/watch?v=mwTIrDRLjzE«Le déjeuner du matin» chanté par Marlene Dietrich
http://www.youtube.com/watch?v=j8DLhDeLlNg
«Les feuilles mortes» chanté par Yves Montand (deux classiques!)http://www.youtube.com/watch?v=JWfsp8kwJto
Monday, March 8, 2010
Paul Eluard: «Liberté»
«Liberté» par Eluard
«. . .
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.»
«. . .
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.»
Monday, March 1, 2010
André Gide
«Le Retour de l'enfant prodigue» par André Gide
«Lorsqu'après une longue absence, fatigué de sa fantaisie et comme désépris de lui-même, l'enfant prodigue, du fond de ce dénûment qu'il cherchait, songe au visage de son père, à cette chambre point étroite où sa mère au-dessus de son lit se penchait, à ce jardin abreuvé d'eau courante, mais clos et d'où toujours ils désirait s'évader, à l'économe frère aîné qu'il n'a jamais aimé, mais qui détient encore dans l'attente cette part de ses biens que, prodigue, il n'a pas pu dilapider -- l'enfant s'avoue qu'il n'a pas trouvé le bonheur, ni même su prolonger bien longtemps cette ivresse qu'à défaut de bonheur il cherchait.»
«Lorsqu'après une longue absence, fatigué de sa fantaisie et comme désépris de lui-même, l'enfant prodigue, du fond de ce dénûment qu'il cherchait, songe au visage de son père, à cette chambre point étroite où sa mère au-dessus de son lit se penchait, à ce jardin abreuvé d'eau courante, mais clos et d'où toujours ils désirait s'évader, à l'économe frère aîné qu'il n'a jamais aimé, mais qui détient encore dans l'attente cette part de ses biens que, prodigue, il n'a pas pu dilapider -- l'enfant s'avoue qu'il n'a pas trouvé le bonheur, ni même su prolonger bien longtemps cette ivresse qu'à défaut de bonheur il cherchait.»
Friday, February 26, 2010
Paul Claudel: «L'Annonce faite à Marie»
«L'Annonce faite à Marie» par Paul Claudel
Violaine -- Pardonnez-moi parce que je suis trop
heureurse ! parce que celui que j'aime
M'aime, et je suis sûre de lui, et je sais qu'il
m'aime, et tout est égal entre nous !
Et parce que Dieu m'a faite pour être heureuse
et non pour le mal et aucune peine.
Wednesday, February 24, 2010
Poètes : Valéry et Apollinaire
Extrait du «Pont Mirabeau»
par Guillaume Apollinaire
«L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
«Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure»
par Guillaume Apollinaire
«L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
«Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure»
Saturday, February 13, 2010
Poètes symbolistes
Paul Verlaine : "Ariette oubliée"
"Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison."
"Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison."
Wednesday, February 10, 2010
"L'Invitation au voyage" par Charles Baudelaire
"L'Invitation au voyage"
"Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
-- Les soleils couchants
Revêtant les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté."
[Il y avait une petite confusion de feuilles sur blackboard, mais c'est résolu maintenant. La feuille pour ce devoir est MAINTENANT 2d.]
"Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
-- Les soleils couchants
Revêtant les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté."
[Il y avait une petite confusion de feuilles sur blackboard, mais c'est résolu maintenant. La feuille pour ce devoir est MAINTENANT 2d.]
Friday, February 5, 2010
Germinal par Emile Zola
Germinal: Grève de mineurs
"Etienne n'avait pas été tué. Il attendait toujours près de Catherine tombée de fatigue et d'angoisse, lorsqu'une voix vibrante le fit tressaillir. C'était l'abbé Ranvier, qui revenait de dire sa messe, et qui, les deux bras en l'air, dans une fureur de prophète, appelait sur les assassins la colère de Dieu. Il annonçait l'ère de justice, la prochaine extermination de la bourgeoisie par le feu du ciel, puisqu'elle mettait le comble à ses crimes en faisant massacrer les travailleurs et les déshérités de ce monde."
"Etienne n'avait pas été tué. Il attendait toujours près de Catherine tombée de fatigue et d'angoisse, lorsqu'une voix vibrante le fit tressaillir. C'était l'abbé Ranvier, qui revenait de dire sa messe, et qui, les deux bras en l'air, dans une fureur de prophète, appelait sur les assassins la colère de Dieu. Il annonçait l'ère de justice, la prochaine extermination de la bourgeoisie par le feu du ciel, puisqu'elle mettait le comble à ses crimes en faisant massacrer les travailleurs et les déshérités de ce monde."
Thursday, February 4, 2010
"Madame Bovary" par Gustave Flaubert
Madame Bovary: La fête au château
La nuit était noire. Quelques gouttes de pluie tombaient. Elle aspira le vent humide qui lui rafraîchissait les paupières. La musique du bal bourdonnait encore à ses oreilles et elle faisait des efforts pour se tenir éveillée, afin de prolonger l'illusion de cette vie luxueuse qu'il lui faudrait tout à l'heure abadonner.
La nuit était noire. Quelques gouttes de pluie tombaient. Elle aspira le vent humide qui lui rafraîchissait les paupières. La musique du bal bourdonnait encore à ses oreilles et elle faisait des efforts pour se tenir éveillée, afin de prolonger l'illusion de cette vie luxueuse qu'il lui faudrait tout à l'heure abadonner.
Monday, February 1, 2010
Père Goriot par Honoré de Balzac
Du petit extrait du roman Père Goriot par Honoré de Balzac :
« Quoiqu’il eût jeté son apparente bonhomie, sa constante complaisance et sa gaieté comme une barrière entre les autres et lui, souvent il laissait percer l’épouvantable profondeur de son caractère. Souvent une boutade digne de Juvénal, et par laquelle il semblait se complaire à bafouer les lois, à fouetter la haute société, à la convaincre d’inconséquence avec elle-même, devait faire supposer qu’il gardait rancune à l’état social, et qu’il y avait au fond de sa vie un mystère soigneusement enfoui. »
« Quoiqu’il eût jeté son apparente bonhomie, sa constante complaisance et sa gaieté comme une barrière entre les autres et lui, souvent il laissait percer l’épouvantable profondeur de son caractère. Souvent une boutade digne de Juvénal, et par laquelle il semblait se complaire à bafouer les lois, à fouetter la haute société, à la convaincre d’inconséquence avec elle-même, devait faire supposer qu’il gardait rancune à l’état social, et qu’il y avait au fond de sa vie un mystère soigneusement enfoui. »
Monday, January 25, 2010
"Le Rouge et le noir" par Stendhal
L'auteur fait un peu d'introspection sur son art :
"Ce n'est point l'amour non plus qui se charge de la fortune des jeunes gens doués de quelque talent comme Julien ; ils s'attachent d'une étreinte invincible à une coterie, et quand la coterie fait fortune, toutes les bonnes choses de la société pleuvent sur eux. Malheur à l'homme d'étude qui n'est d'aucune coterie, on lui reprochera jusqu'à de petits succès fort incertains, et la haute vertu triomphera en le volant. Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l'homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d'être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l'inspecteur des routes qui laisse l'eau croupir et le bourbier se former."
"Ce n'est point l'amour non plus qui se charge de la fortune des jeunes gens doués de quelque talent comme Julien ; ils s'attachent d'une étreinte invincible à une coterie, et quand la coterie fait fortune, toutes les bonnes choses de la société pleuvent sur eux. Malheur à l'homme d'étude qui n'est d'aucune coterie, on lui reprochera jusqu'à de petits succès fort incertains, et la haute vertu triomphera en le volant. Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l'homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d'être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l'inspecteur des routes qui laisse l'eau croupir et le bourbier se former."
Friday, January 22, 2010
Le Rouge et le noir, partie II
Les songes de Julien Sorel :
« Dans la bataille qui se prépare, ajouta-t-il, l’orgueil de la naissance sera comme une colline élevée, formant position militaire entre elle et moi. C’est là-dessus qu’il faut manœuvrer. J’ai fort mal fait de rester à Paris ; cette remise de mon départ m’avilit et m’expose si tout ceci n’est qu’un jeu. Quel danger y avait-il à partir ? Je me moquais d’eux, s’ils se moquent de moi. Si son intérêt pour moi a quelque réalité, je centuplais cet intérêt.
« La lettre de mademoiselle de La Mole avait donné à Julien une jouissance de vanité si vive, que, tout en riant de ce qui lui arrivait, il avait oublié de songer sérieusement à la convenance du départ.
« C’était une fatalité de son caractère d’être extrêmement sensible à ses fautes. Il était fort contrarié de celle-ci, et ne songeait presque plus à la victoire incroyable qui avait précédé ce petit échec, lorsque, vers les neuf heures, mademoiselle de La Mole parut sur le seuil de la porte de la bibliothèque, lui jeta une lettre et s’enfuit.
« Il paraît que ceci va être le roman par lettres, dit-il en relevant celle-ci. L’ennemi fait un faux mouvement, moi je vais faire donner la froideur et la vertu. »
Thursday, January 21, 2010
Stendhal : Le Rouge et le noir
"Oui, il est impossible que je me le dissimule, se disait Julien, mademoiselle de La Mole me regarde d'une façon singulière. Mais, même quand ses beaux yeux bleus fixés sur moi sont ouverts avec le plus d'abandon, j'y lis toujours un fond d'examen, de sang-froid et de méchanceté. Est-il possible que ce soit là de l'amour ? Quelle différence avec les regards de madame de Rênal !" ~les réflexions de Julien Sorel dans Le Rouge et le noir par Stendhal
Saturday, January 16, 2010
Victor Hugo : Hernani
Hernani :
« En attendant, je n’ai reçu du ciel jaloux
Que l’air, le jour et l’eau, la dot qu’il donne à tous.
Or du duc ou de moi, souffrez qu’on vous délivre.
Il faut choisir des deux, épouser, ou me suivre. »
Dona Sol :
« Je vous suivrai. »
Thursday, January 14, 2010
Les poètes romantiques
« Le Vallon » par Lamartine
« Dieu, pour le concevoir, a fait l’intelligence ;
Sous la nature enfin découvre son auteur ! »
« Les Djinns » par Hugo
« Prophète si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J’irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d’étincelles,
Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs ! »
« Tristesse » par Musset
« Quand j’ai connu la Vérité,
J’ai cru que c’était une amie ;
Quand je l’ai comprise et sentie,
J’en étais déjà dégoûté. »
Monday, January 11, 2010
François-René de Chateaubriand
Le mal du siècle : « Prêtre du Très-Haut, qui m’entendez, pardonnez à un malheureux que le ciel avait presque privé de la raison. J’étais plein de religion, et je raisonnais en impie ; mon cœur aimait Dieu, et mon esprit le méconnaissait ; ma conduite, mes discours, mes sentiments, mes pensées, n’étaient que contradiction, ténèbres, mensonges. Mais l’homme sait-il bien toujours ce qu’il veut ? est-il toujours sûr de ce qu’il pense ? »
Friday, January 8, 2010
Germaine de Staël
Quote :
« La littérature romantique est la seule qui soit susceptible encore d’être perfectionnée, parce qu’ayant ses racines dans notre propre sol, elle est, la seule qui puisse croître et se vivifier de nouveau ; elle exprime notre religion ; elle rappelle notre histoire ; son origine est ancienne mais non antique. »
~De l'Allemagne
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